Comment créer un guide radiologique à partir d’une PAC existante au cabinet ?
Comme nous l’avons évoqué dans un post précédent, un guide radiologique est indispensable pour réaliser une planification implantaire afin de respecter le projet prothétique.
Lorsque le patient porte une prothèse adjointe complète (PAC) validée esthétiquement et fonctionnellement, il est judicieux de vouloir la dupliquer pour en faire un guide radiologique.
Par contre, de nombreux patients ne souhaitent pas se passer de leur prothèse pendant plusieurs jours et nous ne pouvons donc pas l’envoyer au laboratoire de prothèse pour la dupliquer.
Nous allons vous donner une astuce simple pour vous permettre de réaliser des duplicatas au cabinet sans priver vos patients de leur prothèse.
Nous aurons besoin de la PAC, d’une boite pour gouttière et d’un silicone présentant une dureté shore très élevée (Zetalabor de Zhermack) – Fig.1
La première partie va consister à faire l’empreinte de l’extrados de la PAC. Nous mélangeons le silicone avec le catalyseur et nous le plaçons dans un des couvercles de la boite. La PAC est alors insérée dans le silicone. La boite doit pouvoir se refermer sans aucune gêne. On peut dès lors éliminer si nécessaire les excès de silicone qui empêcheraient celle-ci de se refermer. Fig.2
Ensuite nous allons enregistrer l’intrados de la PAC. Il faut penser à vaseliner cet intrados pour faciliter le démoulage en fin de réalisation. Fig.3
Pour enregistrer l’intrados de la PAC, du silicone est mélangé avec le catalyseur et ensuite placé dans l’autre moitié du couvercle de la boite. Ce couvercle est ensuite refermé et une pression importante est exercée pour chasser les excès de silicone. La boite doit se refermer complètement sans surépaisseur. Fig. 4
Les excès sont ensuite découpés en maintenant la boite fermée. Fig. 5
La boite est ensuite ouverte et nous avons alors la PAC incluse dans du silicone. Il suffit de séparer à l’aide d’une spatule très fine les deux parties qui ne sont pas collées grâce à la vaseline préalablement utilisée. Fig. 6-7
Des évents sont réalisés sur les cotés du silicone pour permettre à la résine de s’échapper lors de la pression exercée sur la boite une fois celle-ci refermée.
Nous utilisons une résine transparente dans laquelle nous incorporons du sulfate de baryum. La concentration de celui-ci doit être plus élevée pour les dents et plus faible pour la plaque base comme nous l’avons évoqué dans un précédent post.
La résine pour les dents est placée dans l’intrados en prenant garde de ne pas dépasser les collets et nous la laissons durcir.
Ensuite la résine pour la plaque base est déposée par dessus la précédente et la boite est refermée. Une pression importante doit être exercée et maintenue jusqu’à polymérisation complète de la résine.
Une fois la résine polymérisée, nous pouvons ouvrir la boite et retirer le duplicata ainsi créé. Les excès seront éliminés à la fraise résine et un polissage sera effectué. Fig. 10 et 11
Le guide pourra alors être utilisé pour réaliser le scanner ou cone-beam afin de planifier nos implants par rapport au projet prothétique.
Le moule pourra être réutilisé pour fabriquer d’autres duplicatas qui pourront servir par exemple de porte-empreinte individuel au moment des empreintes des piliers prothétiques ou pour faire une base d’occlusion pour transférer la DV au laboratoire de prothèse une fois les empreintes réalisées.
Commentaires
Un grand merci Guillaume pour cette procédure super bien détaillée et tellement pratique . gain de temps , economie financiere . Post tres utile , bravo .
Top proposition. je m’y mets tout de suite. merci pour ce post fort utile, concret et que tout le monde peut s’approprier. Bravo
Le sulfate de baryum, on peut l’acheter où?
bonjour
on peut acheter le sulfate de baryum en pharmacie sur commande
Cette astuce à réaliser soi-même est tout à fait validable, à la condition que la PAC soit relativement récente, les surfaces occlusales pas trop usées ( conservation d.une DV acceptable) et récemment rebasée en dur ( au fauteuil aussi, il y a d’excellentes résines à usage muqueux pour cela) afin que son intrados corresponde à quelque chose d’exploitable pour la suite prothétique (PEI, plaque d’occlusion…)
D’autre part, il est bon que la part de résine opaque ( l’oxyde de zinc se mélange bien à la résine transparente)ne déborde pas des collets. Le 3D n’en sera que mieux lisible et mesurable.
bonjour,
merci pour votre commentaire très utile à la discussion.
je suis d’accord avec vous, la PAC doit être parfaitement adaptée à la muqueuse donc la plus récente possible ou récemment rebasée à la résine dure.
Merci de vos réponses. Je m’y mets!
Ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air. Pour ma part, c’est une technique que j’utilise souvent mais lorsque la résine radio opaque est durcie et que l’on place la résine de la plaque base, celle ci est sous pression et a tendance à se glisser sous les dents radio opaques. Cela crée alors des déformations irrécupérables. Je préfère donc couler toute la plaque base puis une fois durcie, fraiser jusqu’aux collets et là remettre de la résine radio opaques dans les indentations. Si la résine fuse, ce n’est pas grave , il suffira de repolir et d’enlever les débordements.
merci pour votre commentaire très intéressant
je n’ai pas eu ce type de soucis mais effectivement cela pourrait arriver si la résine pour la plaque base est trop liquide lors de son insertion. Votre solution me parait intéressante pour éviter ce risque. Je reste toujours vigilant sur la fluidité de la résine, surtout pour les dents afin qu’elle vienne bien combler tous les espaces. Il est vrai que je ne l’ai pas mentionné dans le descriptif mais je réalise une résine moins fluide pour la plaque base et cela m’évite les risques de fusée de résine sous la première. Merci pour votre commentaire qui m’a permis de faire cette précision.
Technique que j’utilise également , avec de l’alginate ( 4 doses par face ).
Mon souci est d’obtenir une résine homogène avec le sulfate de barium. Cela fait souvent des grumeaux . Une astuce ?
effectivement le sulfate de baryum peut générer des « grumeaux » dans la résine lors de son mélange. Il faut le tamiser avant de l’utiliser si il est déjà un peu compact et très granuleux avant son utilisation. Une fois tamisé il sera alors plus fin au niveau de sa granulométrie et vous ne devriez plus être gêné.
j’utilise de la resine melangée directement au sulfate de baryum à 10 et 20 % ACRYLINE xray et ACryline Xray DVT chez le laboratoire Anaxdent (allemand) qui est distribue en France par Cendres et Metaux et c’est du coup tres facile à melanger avec une belle homogeneite (poudre et liquide) .le 20 % pour les dents et le 10 pour la base resine .
merci Bertrand pour ces références qui vont être utiles à tous (moi compris).
Bonjour,pouvez vous indiquer avec quel instrument vous tamisez la résine,?
Qu’elle résine utilisez vous?
Est ce que vous vibrez comme avec une empreint au plâtre?
Merci