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Quiz #1

Monsieur K. 42 ans, consulte pour le remplacement de ses deux couronnes métalliques (15 et 25) par deux prothèses en céramique. Il ne se plaint d’aucune douleur et ne présente aucune perturbation fonctionnelle articulaire ou musculaire et ne signale aucune atteinte générale.

Fig 1: Patient en OIM
Fig 1: Patient en OIM
Fig.2 : Patient en ORC
Fig.2 : Patient en ORC
  1. Faut-il réaliser ses prothèses dans la position d’OIM ?
  2. Dans ce cas, et si un DAM apparaissait par la suite, faudrait-il considérer que les prothèses sur 15 et 25 auraient pu contribuer à son apparition ?

Comments

Jean-Pierre TOUBOL

Bonjour

La réponse à la première question est OUI

« D’ont awake the lies dog » Ne reveillez pas le chien qui dort.

Le vrai problème est de ne pas perturber le moins du monde cette OIM assymptomatique.

Le DAM n’apparait par la suite que si les conditions précédemment annoncées n’on pas été PARFAITEMENT respectées.

Jean-Pierre TOUBOL

Bonjour

La réponse à la première question est OUI

« D’ont awake the lies dog » Ne reveillez pas le chien qui dort.

Le vrai problème est de ne pas perturber le moins du monde cette OIM assymptomatique.

Le DAM n’apparait par la suite que si les conditions précédemment annoncées n’ont pas été PARFAITEMENT respectées.

jyemmepe

Je ferais également les couronnes en position d’OIM.
Le DAM qui apparaitrait serait imputable il me semble aux positions de 14/44 , 22/33 et 23/34 (pour ce qui est visible sur la photo) et qui amènent la mandibule à proglisser en OIM avec une déviation à gauche.

François UNGER

Merci de ces avis
pour jyemmepe: pourquoi les dents (14/44,23/33,23/34) seraient elles plus responsables du DAM que les crispations mandibulaires qui maintiendraient la mandibule dans la position d’OIM?

yevninemichel

je vais encore faire de la philosophie comme on me l’a reproché dans un autre chapitre: équilibre ou harmonie, répondre à la demande ou créer le besoin… il est évident que ce brave homme aurait besoin d’une bonne prise en charge pas seulement prothétique ( paro, ortho…)
mais primum non nocere, et si il est content avec deux ceramiques neuves, il ne faut pas le contrarier, ( ni même son oim) par contre je l’avertirai tout de même , mais si ses nouvelles prothèses sont bien intégrées, je ne pense pas qu’on puisse les rendre responsables de désordres futurs… les soucis dans notre spécialité sont TOUJOURS multifactoriels

jyemmepe

La position d’ORC n’est pas stable, et la position des dents guident la mandibule en OIM ce qui provoque à mon sens des crispations et déséquilibres musculaires et non pas l’inverse ? Non ?

jyemmepe

Je veux dire que les crispations musculaires qui maintiennent la mandibule en OIM sont sans doute à l’origine du DAM mais l’OIM est imposée par la position des dents et in fine ce sont elles les responsables .

François UNGER

Vous pensez donc que les contacts occlusaux en OIM, ceux qui sont obtenus après dérapage sur les couples de dents que vous signalez, peuvent être responsables de crispations. Et qu’à ce titre, le DAM serait la résultante de cette situation occlusale. Est ce bien ce que vous voulez dire?

jyemmepe

Grâce à une capacité de compensation et adaptation de l’organisme jusqu’à ce qu’un nouveau facteur vienne se surajouter et rompre l’équilibre. (stress au sens large, problème de posture, etc…)

François UNGER

Alors, si vous pensez que ce seuil d’adaptabilité peut varier selon des paramètres difficilement contrôlables, pourquoi ne pas prévenir l’apparition d’un DAM en ne faisant les couronnes qu’après analyse occlusale et équilibration qui rétablirait l’OIM en ORC?

bisson

BISSON Bertrand Metz

Bonjour,

Pour ma part, il me semble difficile de corriger une telle malocclusion avec la réhabilitation de seulement deux prémolaires, si toutes les dents étaient recouvertes par des couronnes, il faudrait effectivement avoir une position de reference donc l’ORC, cela ne semble pas être le cas. Cela dit vu les photos, je proposerais effectivement une analyse occlusale et équilibration diagnostiques et explicatives sur les modèles et proposerais des consultations orthophonique (moindre mal) et orthodontique vu le décalage antero-posterieur et les diastemes observés, ce afin d’obtenir le consentement éclairé du patient. En cas de refus d’une prise en charge globale, l’équilibration sur les modèles permettra de s’assurer la réalisation de 2 CCM qui ne viendront pas troubler l’équilibre existant.

Jean-Pierre TOUBOL

A françois

Ne tombons pas dans le principe de précaution qui voudrait que l’on intervienne alors que le patient se porte bien et ne demande rien sinon qu’on préserve son état de bien être quelle que soit sa position en OIM

François UNGER

Je suis d’accord avec toi Jean Pierre. mais je pense qu’il est légitime de se poser la question de la prévention sur un cas comme celui ci.
Alors posons la question autrement: selon quels critères cliniques peut on décider, soit de réaliser les prothèses en céramique dans l’OIM existante, soit de poser l’indication d’une équilibration préalable?
Etant entendu que le patient, pour le moment ne se plaint de rien.
Il me semble que si nous parvenons à définir ces critères alors nous apporterons un grand service à un grand nombre de praticiens et de patients.
Merci de vos lumières

jyemmepe

De nombreux facteurs sont à considérer pour définir des critères. Analyser l’ampleur des corrections à apporter aux arcades, dans quel contexte, sur quel terrain, des travaux de réhabilitation sont-ils envisagés? Une équilibration « simple » est souvent insuffisante pour corriger des dents versées ou ayant migré. Faut-il envisager des travaux importants impliquant de l’ortho, de la prothèse, alors que l’on se trouve dans une situation asymptomatique, et que le patient n’a d’autre demande que ciblée sur un problème ponctuel ?
Personnellement, j’expliquerais la situation au patient, et hormis une demande ou un besoin de réhabilitation globale, je proposerais des travaux à minima.

François UNGER

Ici le patient ne se plaint de rien et je partage votre point de vue.
Mais faut-il l’interroger sur d’éventuels signes d’alerte qu’il n’aurait pas retenus: céphalées de cause inconnue, de temps en temps, ou lors de périodes de stress, petits soucis ORL (otalgies ou acouphènes intermittents et mineurs), cervicalgies ou autres soucis musculo-squelettiques qui conduiraient parfois le patient chez un ostéopathe, problèmes de vision qui répondraient mal à une prise en charge orthoptique…)?
Et si le patient fait état, lors de l’entretien clinique approfondi de tels signes, faut-il envisager que la position mandibulaire d’OIM soit en cause? Et faut-il alors en parler avec le patient et envisager une analyse occlusale?
En dehors des signes cardinaux des DAMs (limitations des mouvements mandibulaires, douleurs musculo-articulaires, bruits articulaires) quelle importance faut-il donner aux autres éléments « à distance » dans l’évaluation de l’hypothèse « DAM »?

Gautier SAYAGH

Bonjour à tous,

je tiens d’abord à remercier Mr François UNGER pour la qualité de ces posts sur l’occlusion qui m’ont, je l’avoue, redonner le goût de réaliser de manière quotidienne et systématique une analyse occlusale chez tous mes nouveaux patients.
En ce qui concerne ce cas clinique, je pense que notre qualité de thérapeute nous oblige à reconnaitre que cette occlusion de convenance en OIM est le fruit d’une adaptation musculo articulaire bien compliquée, et qu’il est de notre devoir d’informer le patient sur cette situation, surtout si nous devons intervenir dans sa bouche, ne serait ce que pour changer 2 couronnes, même s’il dit « ne se plaindre de rien ».
Imaginez qu’il revienne quelques mois plus tard en se plaignant que depuis qu’il a ses nouvelles couronnes, des troubles sont apparus ici et là dans sa bouche.
Je propose donc d’effectuer une analyse occlusale préalable sur articulateur
avec équilibration des modèles en ORC, afin de bien visualiser les éventuelles corrections à effectuer pour retrouver une OIM stable et centrée en position d’ORC. Si quelques retouches suffisent (ce qui semble peu probable dans ce ça précis), on peut les reporter en bouche (après bien sur avoir bien expliqué au patient le pourquoi du comment, et obtenu son « consentement éclairé »). Si les retouches sont trop importantes, nécessitant des travaux plus conséquents, je le montre et l’explique au patient, et s’il n’est près qu’à changer uniquement ses 2 couronnes (15 et 25), je fais ce que proposait Marguelles-Bonnet dans son livre, c’est à dire que je fais faire les couronnes sur les modèles équilibrés en ORC, sans reproduire toutes les corrections en bouche.
Voili voilà.
A vos commentaires

François UNGER

Et moi je vous remercie pour ce commentaire qui montre que l’odontologie sérieuse à encore de beaux jours devant elle; qui montre aussi que la pratique de l’occlusodontologie du quotidien n’est pas à réserver à des « spécialistes ». Même si tout concourt, au niveau des pouvoirs publics et de quelques comparses, à faire en sorte que des millions de patients concernés par ces questions soient tout simplement ignorés.
Vraiment votre commentaire est de ceux qui me donnent envie de poursuivre mon effort sur ce blog. Vous y êtes chez vous.
Amitiés

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