Position mandibulaire #10
La RC approchée comme base de réflexion
Nous avons qualifié la RC de « position mandibulaire idéale ».
En précisant que le mot « idéal », ne devait pas être pris dans le sens d’une perfection indépassable, mais dans celui d’un optimum clinique, intégrant les notions de structures adaptées ou même pathologiques.
Même avec cette restriction, il est clair que l’observation directe de cette position mandibulaire de RC n’est pas, pour la plupart des patients, un exercice simple. D’autant que notre définition inclut la notion de reproductibilité (quel que soit l’opérateur) pour pouvoir prétendre à la conduite d’études scientifiques.
Avant de poursuivre nos réflexions sur les conditions et les moyens d’obtenir et de vérifier cette reproductibilité, il nous parait indispensable de dire toute l’importance que nous attachons à la notion de RC approchée.
Dans un certain nombre de cas (les plus rares), la manipulation par le praticien permet d’obtenir une certaine reproductibilité de la position mandibulaire (et donc la RC vraie):
- parce que les conditions fonctionnelles du patient sont bonnes,
- parce que l’opérateur maîtrise les conditions de sa manipulation,
- parce que les techniques d’enregistrement de la position mandibulaire ne perturbent ni les capteurs mandibulaires ni le calibrage des opérateurs.
Mais, dans la plupart des cas c’est une RC approchée que l’on obtient par manipulation, et notre opinion n’est certes pas de dévaloriser cette RC approchée. Au contraire.
Pour un praticien, rechercher la RC approchée du patient est un acte aussi important que de passer une sonde dans un sulcus ou de rechercher une carie. C’est un acte capital car, en fait, au sens de la définition que nous avons donnée de la RC, cette recherche de la RC approchée c’est ni plus ni moins, évaluer le degré fonctionnel de la mandibule. Et pour ce faire il faut savoir manipuler les mandibules. Nous y reviendrons mais bien des aspects en sont indiqués dans l’article de J.D. Orthlieb et Coll. déjà cité.
Il est inconcevable que des soins dentaires soient entrepris dans une bouche dont on aurait « oublié » de savoir à qui elle appartient; l’entretien clinique préalable est indispensable. De la même manière il est inconcevable, après avoir écouté ce que dit le patient de sa santé ou de ses dysfonctions mandibulaires, d’entreprendre des soins sans évaluer cliniquement la qualité fonctionnelle de son appareil manducateur.
La recherche de la RC approchée est donc absolument indispensable pour chaque patient, à chaque séance de soin, car c’est l’acte le plus simple et le plus riche d’informations quant à la santé fonctionnelle de la mandibule.
- Recherchez vous systématiquement, par manipulation, la RC approchée de vos patients?
- Pensez vous que n’importe quelle technique de manipulation, bien menée, permet d’obtenir cette RC approchée?
Comments
Au lieu d’une « RC approchée », je préfère que le patient me montre une « relation myodéterminée asymptomatique réflexe ». En cela acquis par notre traitement, il n’y a plus aucune interférence du praticien sur le patient.