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Palper l’occlusion #7 : des dents aux muscles, même sans l’ORC

  1. Palper l’occlusion #1
  2. Palper l’occlusion #2
  3. Palper l’occlusion #3 : palper dans le calme et en confiance
  4. Palper l’occlusion #4 : premières observations
  5. Palper l’occlusion #5 : sentir comment l’occlusion perturbe le jeu musculaire
  6. Palper l’occlusion #6 : Sentir comment l’occlusion perturbe le jeu articulaire
  7. Palper l’occlusion #7 : des dents aux muscles, même sans l’ORC
  8. Palper l’occlusion #8 : le frémitus

Pour celles et ceux qui auraient du mal à repérer de façon fiable l’ORC approchée, et pendant le temps qu’ils apprennent à réaliser la manipulation mandibulaire qui leur offrira la clef d’observations étonnantes, il existe une petite manipulation très simple qui donne déjà une idée du rôle de l’occlusion dans les désordres des muscles masticateurs.

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Pour cette palpation on ne manipule pas la mandibule, mais on demande au patient de se détendre tout seul. On lui demande de ne pas établir de contacts entre les dents antagonistes et de sentir qu’il existe dans sa bouche un « espace libre » entre les arcades. On lui demande, yeux fermés, de se détendre pour que sa mâchoire reste toute seule dans cet espace, sans toucher les dents maxillaires.
Pendant qu’il lui explique cette détente le praticien conserve ses mains à plat sur les masséters du patient (les deux cotés simultanément). Le contact des mains doit être très délicat et ne vise qu’à contrôler que les masséters sont effectivement détendus. S’ils ne sont pas détendus on le dit au patient et on lui explique calmement comment atteindre cette détente. Les yeux en particulier doivent rester clos. Puis quand la détente est obtenue on explique au patient (il doit attendre avant de faire ce qui lui est demandé) qu’on va lui demander de « poser doucement les dents les unes contre les autres sans serrer ». Le patient doit cesser l’élévation mandibulaire dès que quelque chose touche. Le praticien perçoit très bien par sa palpation si l’exercice est réussi ou si le patient serre les dents. Dans ce cas il faut le lui dire et il faut reprendre la manipulation : le patient doit s’arrêter au premier contact.
Quand le patient à compris la manoeuvre, et dès qu’il a trouvé le premier contact occlusal, on lui dit à voix basse, et tout en maintenant la palpation douce, à plat sur les masséters : « bien, maintenant serrez les dents ».

Il y a deux cas de figures :

  • soit le premier contact correspond à une OIM stable et les mains palpant les masséters perçoivent, lors du serrage, les contractions symétriques et simultanées des muscles bilatéraux ;
  • soit les mains perçoivent des contractions asymétriques (force et/ou chronologie) des masséters et c’est le signe qu’il existe une perturbation du jeu musculaire par l’OIM.

Bien entendu cette manipulation est tout aussi faisable pour les temporaux.
Cette palpation est moins riche que celle proposée dans le post palper l’occlusion #5 mais elle donne très rapidement et très facilement une première indication importante. Il suffit de décalages minimes de l’occlusion pour que cela soit perceptible sur le jeu musculaire.
Et là encore le patient devient conscient des relations qui peuvent exister entre son occlusion et ses muscles mandibulaires.

  1. Connaissez-vous d’autres palpations musculaires qui donnent un renseignement direct sur la situation occlusale ?
  2. Considérez-vous à priori l’OIM comme une position mandibulaire fonctionnelle ?

Comments

laborde

François,
Magnifiques, les post sur « Palper l’occlusion ». le clinicien de l’occlusion est là et montre la voix ! C’est très clinique et pédagoqique…
Juste ne remarque, le post 7 aurait pu arriver plus tôt pour ne pas décourager les novices !
Merci de ta contribution ENORME!
GL

François UNGER

Gilles, tu sais l’admiration que j’ai pour toi et ton exigence professionnelle. Autant te dire que ton dernier commentaire me va droit au coeur; et je t’en remercie.
Pour répondre à ton observation, c’est vrai qu’on peut discuter de savoir quelle est la meilleure option pédagogique: commencer par le plus simple pour espérer conduire les volontaires vers des notions plus élaborées, ou considérer que chacun étant praticien, ceux qui seront intéressés méritent qu’on leur apporte tout de suite du solide. J’ai opté pour cette option et je conclurai donc la série cette semaine avec le post que sans doute tu aurais proposé de mettre en premier: le frémitus; le plus basique de la palpation occlusale.
Mais ta vision des choses à autant de pertinence que la mienne.
Et que chacun prenne ce qu’il veut…dans l’intérêt des patients.
Amitiés

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