L’utilisation d’une gouttière occlusale de relaxation est en général assez anodine car elle n’a pas de contre indication vraie si elle respecte les normes établies :
Contacts simultanés avec toutes les cuspides supports antagonistes
Aucune surface indentée
Guidage mandibulaire par les canines
Réglages successifs jusqu’à l’obtention de la reproductibilité de la position mandibulaire sans manipulation, d’une séance sur l’autre
Port intermittent et durée limitée.
Il existe cependant des conditions anatomiques qui peuvent rendre les réglages de la gouttière quasi impossibles.
C’est le cas des très grands surplombs. Les réglages sont possibles mais ils aboutissent à des morphologies de gouttières qui peuvent être encombrantes. Dans certains cas exceptionnels, les réglages sont très complexes.
Fig 1 : Très grand surplomb antérieur…
Fig 2 … : qui impose une forme de gouttière peu confortable pour maintenir le calage canin bilatéral simultané
Les situations d’occlusion inversées, avec ou sans asymétrie inter-maxillaire peuvent aussi poser de redoutables problèmes de réglages pour respecter simultanément l’objectif de contacts des cuspides supports et celui de forme non indentée et lisse.
Fig 3 : Occlusion inversée unilatérale (vue de face)
Fig 4 : vue du coté droit
Fig 5 : vue du coté gauche
Fig 6 : La gouttière permet de rétablir une position mandibulaire non déviée par l’occlusion
Fig 7 : Autre cas d’occlusion inversée, avec prothèse amovible partielle au maxillaire
Fig 8 : La gouttière est réalisée à la mandibule
Fig 9 : Réglage du guidage canin à droite
Fig 10 : Réglage à gauche
Fig 11 : Autre situation d’occlusion inversée unilatérale mais avec une occlusion croisée antérieure
Fig 12 : Situation occlusale à droite
Fig 13 : Situation occlusale à gauche
Fig 14 : Gouttière mandibulaire réglée
Certaines positions des canines peuvent aussi rendre les réglages très difficiles
Fig 15 : Occlusion canine inversée qui rend difficiles les réglages de la gouttière
Fig 16 : Situation d’agénésie apparente des canines permanentes
Fig 17 : Les canines en position palatine compliquent la réalisation et le réglage d’une gouttière mandibulaire.
Les situations les plus complexes (avec parfois impossibilité de mettre en place une gouttière) sont ceux de béance antérieure avec une augmentation de DVO telle qu’il n’existe pratiquement plus d’espace libre dans lequel installer la gouttière.
Fig 18 : Béance antérieure. Les réglages de la gouttière sont difficiles.
Fig 19 : Situation à droite
Fig 20 : situation à gauche
Fig 21 : Autre de situation de béance antérieure. Ici la DVO ne laisse pratiquement aucun espace libre. Vue de face
Fig 22 : Situation à droite
Fig 23 : Situation à gauche
Fig 24 : Téléradio de profil
Fig 25 : Autre situation de béance, avec ouverture de l’angle mandibulaire qui empêche toute réalisation correcte de gouttière
Enfin, il peut exister des situations d’édentements pour lesquels la rétention d’une gouttière est quasi impossible. Mais on peut pourtant répondre à la plupart des situations
Fig 26 : Situation d’un patient porteur de deux prothèses amovibles
Fig 27 : Situation à droite, prothèse enlevée
Fig 28 : Situation à gauche, prothèses enlevées. La réalisation d’une gouttière mandibulaire ou maxillaire s’avèrerait difficile.
Fig 29 : La gouttière a été réalisée à la mandibule, sur la prothèse amovible
Fig 30 : Réglage du guidage à droite
Fig 31 : Réglage à gauche
Fig 32 : Patient présentant une prothèse amovible sub-totale
Fig 33 : Situation prothèse déposée
Fig 34 : La gouttière a été réalisée au maxillaire et prend appui sur toutes les surfaces disponibles, dentaires et fibromuqueuses.
Avez-vous déjà rencontré une situation clinique dans laquelle il vous a été impossible de réaliser une gouttière occlusale respectant ses impératifs habituels ?
Si oui, laquelle ?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d'intéret.
Merci M Unger.
Grâce à cette série de post sur les gouttières de relaxation, je pense maintenant bien saisir comment faire ce genre de dispositif.
Comment feriez-vous si vous avez un patient édenté complet qui présente deux PTA de longue date à refaire, mais dont la manipulation en RC est impossible du fait des crispations des muscles masticateurs.
Modifieriez-vous la surface occlusale d’une PTA avec une résine auto pour la transformer en orthèse de relaxation ? Feriez-vous une orthèse au dessus d’une des deux PTA existantes ? Ou alors passeriez-vous par une étape de PTA provisoires dont une présenterait une surface occlusale lisse comme une orthèse de relaxation ?
Pour un patient qui a déjà 2 PTA il existe un autre dispositif, plus adapté, que les gouttières pour obtenir une relaxation complète des muscles masticateurs. Il s’agit du point d’appui central. Nous l’illustrerons sans doute un jour.
Le problèmes avec les PTA c’est que les crispations peuvent être dues (langue, sangle labiale, etc…) à un défaut de morphologie des PTA elles mêmes ou à leur désadaptation.
Comments
Merci M Unger.
Grâce à cette série de post sur les gouttières de relaxation, je pense maintenant bien saisir comment faire ce genre de dispositif.
Comment feriez-vous si vous avez un patient édenté complet qui présente deux PTA de longue date à refaire, mais dont la manipulation en RC est impossible du fait des crispations des muscles masticateurs.
Modifieriez-vous la surface occlusale d’une PTA avec une résine auto pour la transformer en orthèse de relaxation ? Feriez-vous une orthèse au dessus d’une des deux PTA existantes ? Ou alors passeriez-vous par une étape de PTA provisoires dont une présenterait une surface occlusale lisse comme une orthèse de relaxation ?
Pour un patient qui a déjà 2 PTA il existe un autre dispositif, plus adapté, que les gouttières pour obtenir une relaxation complète des muscles masticateurs. Il s’agit du point d’appui central. Nous l’illustrerons sans doute un jour.
Le problèmes avec les PTA c’est que les crispations peuvent être dues (langue, sangle labiale, etc…) à un défaut de morphologie des PTA elles mêmes ou à leur désadaptation.
Merci beaucoup.
Merci docteur
Alors qu est ce qu on fait en cas de beance anterieur ?? Il ne suffit pas d’avoir le contact posterieur seulement?