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Que faire pour ce jeune patient ? #1

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Monsieur Matthieu R. 18 ans est adressé par son chirurgien dentiste pour « douleur ATM gauche avec latéro-déviation à l’ouverture, sensation d’anesthésie du même coté, craquement et blocage de la mandibule à l’ouverture ».
Lors de l’entretien clinique le patient signale que de temps en temps la mâchoire « se met de travers » ce qui entraîne un blocage à gauche. Ces craquements sont devenus plus fréquents depuis l’extraction des dents de sagesse sous anesthésie locale. Récemment il y a eu un gros craquement qui a désorganisé l’articulation gauche, mais une heure après tout était rentré dans l’ordre. Il n’y a pratiquement pas de douleur ; le souci principal est « la gêne » due à la désorganisation intra-articulaire ressentie.
Le patient est laxe mais sans excès. Il dort sur le ventre ou sur le coté. Il n’a pas eu de traitement ODF et c’est un gros mangeur de chewing gum.
La motilité mandibulaire est normale : ouverture 60 mm et latéralités de 12 mm, sans ressaut, ni douleur.
La palpation ne provoque aucune douleur. On perçoit une luxation discale réductible débutante à gauche, pour laquelle le patient signale des épisodes de luxation irréductible.
Quand on demande au patient de fermer les dents il installe la mandibule dans une position avancée, en bout à bout.

Fig. 1 : OIM spontanée. Position mandibulaire de bout à bout que donne le patient quand on lui demande de serrer les dents.
Fig. 1 : OIM spontanée. Position mandibulaire de bout à bout que donne le patient quand on lui demande de serrer les dents.

Il faut lui expliquer plusieurs fois ce qu’on attend pour qu’il mette effectivement la mandibule en position d’OIM. Cette position ne lui semble pas naturelle.

La mandibule est décontractée, facilement manipulable. On observe que l’OIM est quasiment equilvalente à l’ORC ; une très discrète prématurité peut être observée à droite.

  1. Pouvons-nous poser un diagnostic à partir des éléments ci-dessus ?
  2. Est-il souhaitable d’envisager le recours à une orthèse ; et si oui de quel type ?

Comments

jbol

Bonjour et bonne année à tous.
Nous pouvons constater un verrouillage antérieur qui est un facteur favorable à un une DAM.
Pour avoir assister plusieurs fois des stomatologues pendant leurs chirurgies, il ne faut pas négliger leurs actions parfois traumatisantes sur les ATM: écarteur très ouvert sur des ATM relâchées et j’ai même assisté à une maneuvre de luxation volontaire afin d’améliorer la visibilité de l’acte.

François UNGER

Oui d’accord les extractions de dents de sagesse sous anesthésie générale sont souvent l’occasion de contraintes terribles pour les ATMs. Mais là on est dans le cas d’anesthésie locale.

bermant

Salut François et bonne année !

Avant toutes choses, arrêt complet du chewing gum, ça devrait déjà améliorer la situation.

BM.

François UNGER

Merci de tes voeux Bernard et reçois les miens également. Ces voeux sont d’ailleurs à l’attention de tous ceux et celles qui me font l’amitié et l’honneur d’intervenir sur ce blog.
D’accord avec toi: le chewing gum est à arrêter.

yevninemichel

avant toute chose, j’ai décidé que je place l’année 2017 sous le signe de la simplicité aussi je souhaite à tous : santé bonheur et réussite…. c’est simple et déjà pas si mal!
pour ce cas je serai déjà ( une fois de plus ) d’accord avec BM, arret du chewing… et puis plein de conseil comportementaux et après on voira…
le diagnostic? luxation…. surement en rapport ( entre autre) avec le blocage antérieur, la position donnée de manière spontanée par le patient est caractéristique d’une recherche de décontraction dans les clII2;… en ce qui concerne l’orthèse faut attendre les effets des conseils prodigués, et je le répète : plus c’est simple et mieux ça marche ;D

François UNGER

Là encore je suis d’accord.
Diagnostic? Luxation discale réductible gauche, non douloureuse, avec épisodes de luxation irréductible. La situation « habituelle » n’est pas grave; la situation de blocages peut inquiéter chez un jeune.
Tu dis que la position mandibulaire de bout à bout serait une recherche de « décontraction ». Ne penses tu pas que cette position qui sollicite les ptérygoïdiens latéraux n’est pas à proprement parler une situation de décontraction? Par contre on peut imaginer que cette position contribue à replacer les pièces articulaires dans une coaptation plus stable. Ou permet d’éviter une autre position mandibulaire liée à l’occlusion?

Gautier SAYAGH

Bonjour à tous, bonne année, bonne santé et plein de prématurités.
Comme il a déjà été dit, les conseils comportementaux d’arrêt du chewing-gum sont la première étape.
Le diagnostic a bien été établi (luxation discale réductible gauche, avec épisode de blocage).
Je ne pense pas qu’une orthèse soit utile à ce stade, par contre j’irai bien analyser cette prématurité droite sur le chemin de fermeture en ORC, car même si elle est discrète, elle risque d’énerver le chef supérieur du ptérygoidien latéral gauche, responsable de l’avancée du disque articulaire, surtout que la mandibule est « verrouillée » antérieurement par cette classe II.
Voilà

François UNGER

Merci de cette approche clinique fondée sur une analyse sérieuse des conditions habituelles de l’OIM. Oui moi aussi j’ai eu cette envie.

yevninemichel

pour te répondre François, je dirais plutot que la position antérieure de la mandibule  » détend  » les ptérygoidiens qui sinon sont en étirement du fait de la remontée en haut et en arriere du condyle sous l’effet du verrou occlusal antérieur, et que cette avancée permet aux muscles de se mettre en repos. Tout le monde sait que mon dada c’est l’inocclusion, de fait le patient s’y propulse spontanément. Je suis pas un très grand myologiste, mais il serait interressant d’étudier le fonctiennement musculaire dans ces conditions, il serait interressant également de pouvoir faire une analyse céphalomètrique afin de connaitre le rapport des bases ossueuses… quand à l’analyse de la prématurité, il n’est jamais bon d’en conserver une, mais je ne suis pas sur qu’elle influe sur un seul muscle

yevninemichel

ps : la cause de luxation pourrait bien etre traumatique aussi et ça pour l’instant l’histoire ne le dit pas

Pat

Bonjour et Bonne Année à Tous.
Déjà changer la posture de sommeil..ventre interdit avec problèmes d ATM.
Ensuite je vérifie si contacts non travaillants.
Enfin j envoie chez l ostéopathe pour du crânien.

François UNGER

D’accord pour la position de sommeil.
Les contacts non travaillants? Je reste dubitatif.
L’ostéopathe? Pourquoi? Qu’attendez vous de lui sur ce cas?

Pat

Pour les contacts non travaillants, cela expliquerait la subluxation de l ATM gauche.
Pour l ostéopathe, apres une vérification occlusale et suppression de la prématurité, et des non travaillants ( à droite?), demander une séance qui dévérouillerait les os craniens..Je mets cela en pratique et les résultats sont excellents..

François UNGER

Merci Pat de ce commentaire. Si je suis votre pensée, mais peut être est ce que je me trompe, vous pensez que la situation occlusale peut être responsable du désordre articulaire. Pourquoi pas. La question que je me pose concerne la relation avec les os crâniens. Comment imaginez vous l’action de l’ostéopathie (qui interviendrait sur les os crâniens): modification de la situation articulaire? modification de la position mandibulaire? modification des relations occlusales? Comment expliquez vous la qualité de vos résultats?

Pat

Bonjour François
Je travaille maintenant depuis 1998 en occluso et j etais mm dans le service des Prs DARMON ET JEANMONOD. Je connais votre confiance dans ces précurseurs…
De mon côté, je fais intervenir les ostéopathes dès la fin de mon équilibration afin de « dévriller » le corps entier mais surtout la sphère orofaciale qui a subi les contraintes mécaniques.
Cela marche très bien à tel point que je suis associée à un ostéopathe.
L’ostéopathe « recentre « les éléments craniofaciaux et le patient récupère beaucoup plus vite..
Il serait temps de travailler en équipe, les patients gagnent bcp de temps de guérsson.

François UNGER

Bien entendu je n’ai aucune opposition à cette hypothèse de travail. j’ai moi même eu l’occasion de rencontrer des patients qui m’ont dit tout le bien apporté par l’action des ostéopathes. La question que je me pose c’est comment expliquer la relation entre des phénomènes articulo-musculaires ATM, l’occlusion et l’ostéopathie crânienne? Penses tu que les manipulations de l’ostéopathe modifient les relations entre les os crâniens et que conséquence les équilibres musculo-articulaires de la région temporo-mandibulaire seraient modifiés? Si tel est le cas, quelle priorité donner entre des interventions occlusales et des interventions d’ostéopathie crânienne?
Merci de tes réflexions.

wytango

Bonjour
Bonne année François et à tous:
si j’ai bien lu, le patient se bloque en ouverture: c’est a dire qu’il ne peut pas refermer?

François UNGER

Salut wytango
le courrier qui accompagne le patient parle de blocage lors de l’ouverture. En fait il s’agit d’un obstacle qui empêche par moment l’ouverture normale de la bouche. Il peut refermer.

wytango

Bonjour
Dans l’hypothèse où il s’agirait d’une luxation discale intermittente, ( il n’y a pas suffisamment d’éléments diagnostics) j’opterai pour une orthèse d’antéposition; avec une préférence pour l’OCA dans le cas particulier d’une position de sommeil ventrale.
Je suis toujours étonné que l’on mentionne l’ODF dans les antécédents…
Bonne journée

François UNGER

Je confirme qu’il s’agit bien d’une luxation discale intermittente (quels éléments diagnostics complémentaires autres que la palpation et les données de l’entretien cliniques pourraient être envisagés?).

Pourquoi évoquer l’ODF dans l’historique des patients DAM?
Tout simplement parce que l’ODF modifie l’occlusion et que la situation articulaire est corrélée à l’occlusion.

wytango

Je préfère une confirmation par une manipulation mandibulaire guidée. De plus, dans ce cas il n’y a pas de ressaut articulaire lors de l’ouverture…
A propos de l’ODF, en dehors des affirmations « d’experts » aucune étude ne vient confirmer cette croyance.

François UNGER

Il n’y a aucun besoin d’expert pour constater le plus simplement du mondeque quand on change les rapports occlusaux on change les relations intra-articulaires. C’est de la clinique de base et non une croyance.

jeromeproust

Voilà un cas intéressant qui me donne l’occasion de décrire la démarche fonctionnaliste telle que JEANMONOD l’enseignait et la pratiquait. J’ai été son collaborateur plusieurs années au sein de son service et son enseignement a profondément imprégné ma pratique. La démarche fonctionnaliste, comme il l’appelait lui-même, se veut clinique, pragmatique et surtout d’une grande logique. Son apprentissage est parfois difficile car très rigoureuse tout en étant adogmatique dans le sens ou elle ne fourni pas de solution clé en main pour tel ou tel cas. La recherche des causes prime sur le traitement purement symptomatique. La difficulté étant de comprendre le problème pour agir. Sa rigidité tenait dans son exigence d’avoir un raisonnement intellectuel basé sur l’observation clinique et guidé par la connaissance de bases fondamentales. Je vais essayer dans le cas clinique que propose François de dérouler ce raisonnement de manière aussi pédagogique que possible.
Nous avons à faire à une typologie d’infragnatie organique avec les secteurs moyens et postérieurs mandibulaire en infraclusion par rapport au bloc incisivo-canin. Cette disposition est due à la persistance d’une déglutition salivaire avec interposition latérale de la langue. La langue va stopper prématurément l’éruption des dents de ce secteur qui a pour conséquence de générer un espace libre de repos dit large ; plus de 3 mm au niveau des pré-molaires. Cette typologie n’est pas pathologique si elle est asymptomatique. Une situation d’équilibre est trouvée si le patient reste en position de repos dans la journée car l’intercuspidie est souvent inconfortable. D’ailleurs dans le cas présent le patient à développé une stratégie d’évitement en venant préférentiellement se mettre en bout à bout incisif. Ce mouvement qui conduit au bout à bout ce fait de manière « reflexe » sans que sa volonté intervienne. Lorsqu’on demande au patient de faire un mouvement volontaire il a de la peine, comme on le voit ici, à se mettre en intercuspidie et le programme du mouvement « reflexe » l’emporte vers le bout à bout. Au sens neuronal du terme ce mouvement n’est pas un reflexe mais un mouvement automatisé résultant d’un apprentissage d’adaptation à l’environnement occlusal existant. L’image de face montre qu’il semble y avoir une usure du bord libre des incisives maxillaire et mandibulaire laissant penser que cette position en bout à bout pourrait être adoptée de manière prolongée et qui plus est en légère déviation sur le coté droit. Si cette para fonction se confirmait elle pourrait expliquer la symptomatologie par une contracture des ptérygoïdiens et notamment celui coté gauche en raison de la déviation coté droit. On remarque également des abrasions fonctionnelles sur 12 et l’angle distal de la 42 tendant à confirmer la sur-sollicitation en latéralité droite…
En revanche si le patient développe une para fonction en serrant les dents de manière prolongée alors une fatigue musculaire s’installe avec des douleurs typiques des élévateurs avec une composante postérieure au niveau des muscles du cou. Les douleurs sont bilatérales avec ou pas une symptomatologie de la région des ATM. On parle ainsi d’une situation pathologique de sous-occlusion organique car due à une typologie de développement de croissance particulier.
Dans le cas présent la symptomatologie est uniquement située au niveau de l’ATM gauche donc unilatérale. On ne retrouve pas la symptomatologie typique d’une sous-occlusion organique.
Si je prends la peine d’exposer cela c’est parce que très souvent on associe abusivement une situation typologique d’infragnatie organique avec un espace libre de repos large de plusieurs millimètres comme responsable des symptômes. On se lance dans une correction de dimension verticale sans avoir évoqué d’autres causes. Le pire de l’histoire c’est que le port d’une gouttière ou autre orthèse apporte souvent une amélioration confortant le praticien dans son diagnostic. L’orthèse va masquer la cause réelle en modifiant la position et le mouvement mandibulaire.
En fait lors d’une symptomatologie unilatérale la cause première doit être recherchée en latéralité. Qu’est ce qui conduite la mandibule dans un mouvement latéral traumatisant ?
Dans ce cas clinique la première chose à faire est de corriger la posture de sommeil car l’appui latéral prolongé durant la nuit sur la mandibule peut être responsable de cette symptomatologie ou l’aggraver…. On conseillera au patient de modifier sa posture de sommeil en dormant sur le dos ou si il se met sur le coté d’opter pour un oreiller plat et peu large pour que sa tête ne soit en appui qu’au dessus d’une ligne allant du nez à l’oreille sinon un appui sur la joue conduit à une déviation permanente de sa mandibule qui occasionne un traumatisme répété sur son ATM du coté de l’appui par un étirement et une compression de l’autre coté. Dans la plupart des cas c’est l’ATM du coté de l’appui qui est douloureuse.
La mise au repos de la mandibule pendant la journée par l’arrêt du chewing gum est préférable également. Il serait intéressant de noter le coté qui mastique car vu la symptomatologie on peut supposer que c’est le droit car dans ce cas c’est le ptérygoïdien gauche qui travaille et qui se spasme entrainant un dysfonctionnement articulaire.
Il faut aussi s’assurer qu’il n’y a pas d’autres perturbations de la position de repos de la mandibule dans la journée.
Dans ce contexte l’ouverture prolongée lors de l’extraction d’une dent de sagesse peut conduire à un spasme musculaire entrainant la symptomatologie évoquée.
Ceci étant fait, la situation est réévaluée quelques semaines plus tard.
Si la symptomatologie persiste, alors la première chose à faire est de s’assurer de l’équilibration occlusale. Une légère prématurité a été décrite coté droit qui sera corrigée, l’objectif étant de retrouver des contacts homogènes répartis sur l’ensemble de l’arcade.
Dans ces typologies la pro éminence des canines entraine une désocclusion des secteurs postérieurs en latéralité, on ne trouve généralement pas de non travaillant sauf en cas de mal position ou de prothèse iatrogène, idem coté travaillant mais il faut tout de même s’en assurer.
Pour les praticiens étant formés à l’utilisation du plan de morsure sa mise en place avec une innocclusion postérieure réglée à 2 épaisseurs de papier à articulé de 200 microns permet de tester l’hypothèse de la responsabilité d’une malocclusion sans modifier de manière notable la DVO, si la symptomatologie disparaît alors la cause occlusale peut être évoquée sans impliquer la responsabilité de la DVO. Cependant, il serait étonnant dans ce cas clinique que ce soit la cause car si c’était le cas le patient se mettrait en occlusion facilement. Le fait qu’il ne le fasse pas prouve qu’il ne doit jamais être en OIM et dans ce cas comment une prématurité pourrait être perçue ? Mais on se doit malgré tout d’explorer cette piste car son traitement est simple…
En revanche si la symptomatologie persiste alors une élévation de 1mm de DVO pourra être testée avec le plan dans un premier temps (une semaine suffit), si cela est nécessaire la hauteur du plan peu être augmentée encore d’un mm pour tester une DVO plus haute de 2 mm. En procédant par tests successifs on cerne avec grande précision la quantité exacte minimum de DVO à corriger s’il y a lieu. Comme je l’ai dit au début la symptomatologie n’est pas habituelle dans ce cas concernant un problème lié à la DVO mais l’occlusodontologie n’est pas une discipline dogmatique mais clinique. Il nous faut des grandes lignes directrices pour orienter notre raisonnement et adopter une stratégie thérapeutique qui procède logiquement pour éliminer les causes possibles une à une mais parfois nous rencontrons des symptomatologies atypiques et après avoir identifié la cause du problème on peut agir dessus. Dans ce cas clinique si la DVO était en cause on pourrait dire que le patient « fuit » sa DVO en allant chercher un appui occlusal en bout à bout qui conduit à une symptomatologie qui n’est pas en rapport avec une sous-occlusion puisqu’il ne se met pas en intercuspidie mais en rapport avec un mouvement de propulsion résultant d’un tentative d’adaptation.
Si le test de la DVO s’avère positif alors une correction devra être faite en ce sens par des moyens appropriés … disons que dans ces cas une simple gouttière apporte un soulagement mais sans traiter la cause du désordre et sans permettre de faire la part des choses entre un problème relevant d’une simple équilibration et un problème lié à la DVO car la gouttière par son épaisseur va modifier la DVO de plusieurs mm d’emblée, le traitement est symptomatique dans ce cas mais c’est toujours mieux que rien pour le patient.
En résumé :
1- on corrige la posture de sommeil, supprime le chewing gum et autres anomalie de posture en journée.
2- Si le problème persiste je pose un plan de morsure avec 0.5mm de désocclusion postérieur pour tester l’implication éventuelle d’une malocclusion et procéder à l’équilibration dans la DVO du patient.
3- Si il y a encore une symptomatologie je surélève la DVO entre 1 ET 2 mm en première intention puis après évaluation soit on consacre la DVO soit on test une correction plus importante en vue de faire par la suite des prothèses définitives dans la DVO thérapeutique trouvée (plus on augmente la DVO et plus la reconstruction prothétique est complexe…).

J’espère avoir été utile en partageant avec vous cette approche fonctionnelle à partir d’un cas d’école simple mais qui peut cacher des mécanismes sophistiqués responsable de la symptomatologie constatée.

Jérôme Proust

François UNGER

Merci Jerome de ce commentaire si riche, si argumenté et si raisonnable. Je pense qu’il ouvre de nombreuses portes et rappelle l’importance cardinale de l’observation et du respect des données cliniques.
J’ai prévu de présenter ce cas sur 3 posts successifs qui sont déjà rédigés. Compte tenu de l’importance de ce commentaire je ne vais y répondre d’emblée. Après la parution du prochain post (demain matin), en fonction des réactions et commentaires, je serai sans doute amené à reprendre des éléments de Jérôme.
Laissons donc encore la discussion avancer avec celles et ceux qui veulent intervenir.
J’ai eu quelques doutes sur l’intérêt de présenter ce « petit » cas. je n’en ai plus.

Jean-François CARLIER

Bonjour à tous, et bonne année occluso-vigilante!!
j’abonde totalement à l’hypothèse diagnostique étiologique de Jérome.
L’ arrêt du chewing gum est d’emblée ce que tout praticien proposerait parce que cette recommandation figure dans tous les bouquins d’occlusion. Cependant ce patient se plaint de blocages intermittents , il n’a pas de myalgies , pas d’arthralgies , que des craquements, signes qui ne sont pas étonnant dans son contexte d’hyperlaxité.
Est ce que le patient n’a pas trouvé spontanément une solution pratique pour éviter son OIM en infra afin de maintenir ses ATM en avant de leur position actuelle qu’il perçoit nocive?
La résolution de ce cas semble être une antéposition mandibulaire, c’est pourquoi je ne suis pas pressé de réduire la « prématurité » sur 14 , étant donné qu’elle constitue un guide anti retrusion.
En premiere intention, je lui propose un orthèse nocturne lisse pour limiter la pression articulaire , et pour protéger des nuisances de la position de sommeil. L’ interposition d’un matériau sur les secteurs molaires conduit à une translation antérieure des condyles.
L’équilibration en ORC sur la gouttière , ménera progressivement les condyles dans une position asymptomatique. vraisemblablement plus antérieure.
Je serai ensuite enclin a réaliser dans la RC obtenue des butées postérieures sur les 6 chez ce jeune patient , afin de stabiliser le calage mandibulaire et protéger les ATM, laissant les 7 égresser, (sous contrôle), L’OIM serait stable par l’obtention d’ appui antérieur (proprioception ), assurant le guidage antérieur et double appuis postérieurs.
La détente musculaire ne peut être obtenue que si les ATM ne sont pas en état d’inflammation (recommandation CNO LYON N°8) .

laborde

Patient avec hyperlaxité (Ouverture 60mm mais latéralités normales à 12mm), chez lequel il est important de corriger la position de sommeil, et autre(s) problème(s) (chewing gum). La stabilisation des ATM n’est pas sécurisée parle le système ligamentaire.
Mon apriori est le suivant :
1- La supraclusion antérieure est féroce (surplomb, recouvrement, angle inter incisif trop important par verticalité des incisives max et mand).
La posture en propulsion est une position de confort qu’adopte le patient devant le mur que représente la supraclusion incisive qui l’amène trop en arrière. Une orthodontie limitée aux incisives peut être suffisante pour modifier favorablement le tableau clinique et servira de thérapeutique initiale, avant tout autre approche thérapeutique
2- La prématurité PM ne doit pas être touché dans un premier temps, à réévaluer après ortho
3- Le recours à une thérapeutique ostéopathie complémentaire n’est pas à écarter
4- Une solution restauratrice et prothétique (plus ou moins évoquée) me semble à repousser…

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