Des meulages sélectifs peuvent-ils prévenir ou soulager des DAMs?
Cette étude concerne deux cohortes d’enfants de 5 ans (96 enfants) et de 10 ans (64 enfants), non patients, suivis pendant 5 ans. Un examen des DAMs était fait chaque année (palpation articulaire et musculaire et examen de la mobilité mandibulaire), ainsi qu’une analyse occlusale. Cette analyse mesurait le décalage entre OIM et ORC, notait le premier contact sur le trajet de fermeture, la présence de contacts en médiotrusion et les contacts post-canins en latérotrusion et en protrusion (tous considérés comme des interférences). Aussitôt après les examens (chaque année) les enfants ont fait l’objet d’équilibrations occlusales des interférences observées. Deux groupes équivalents ont été constitués au hasard (randomisation): la moitié des enfants ont fait l’objet d’une équilibration réelle tandis que les autres ont eu une équilibration « placebo » faite avec des instruments non abrasifs. Pour les auteurs de l’étude une occlusion sans interférence se traduisait par la perception de contacts bilatéraux en ORC, un décalage (sagittal et vertical)entre OIM et ORC de moins de 1 mm, et une absence de contact de médiotrusion ou post canins en protrusion. Les associations entre DAMs et interférences ont fait appels aux calculs et méthodes statistiques les plus sérieuses.
Au bout de 5 ans la première conclusion des auteurs était la suivante:
« L’équilibration occlusale obtenue par une modeste diminution du nombre des interférences, fut suffisante pour révéler une association significative entre ces interférences et les signes de DAMs dans deux populations d’enfants non patients. »
Bien entendu la discussion faisait apparaître des éléments plus propices à la réflexion:
« Seule la sensibilité musculaire fut trouvée associée au nombre des interférences »
« Même si nous ne savons pas exactement ce qui constitue le complexe causal effectif (entre DAM et occlusion), nos résultats semblent contredire l’argument selon lequel une éventuelle association ne pourrait que refléter les effets du DAM sur l’occlusion ».
- Pensez-vous que les désordres occlusaux sont responsables de DAMs ou qu’au contraire ce sont les DAMs qui sont responsables de désordres occlusaux?
- Sur quels éléments cliniques vous appuyez-vous pour répondre à cette première question?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d'intéret.
Comments
Action/Réaction.
Les cas postés sur le blog nous montrent régulièrement que les désordres occlusaux sont impliqués dans les DAM. A l’inverse des patients de bonne constitution ATM et musculaire utilisant abusivement de leur force occlusale « encaisseront » possiblement les contraintes mécaniques par des migrations dentaires et donc des désordres occlusaux à terme. Mais pour autant, auront-ils une symptomatologie évidente type DAM. Le DAM constitue rarement pour ces patients le motif de consultation. Ne seront pas-ils plutôt catégorisés en patient paro ou récidivistes ortho? Dédicace à un ami confrère ortho très occluso-conscient dans son approche de sa pratique qui m’a dit il y a 15 jours, « avec mes emmerdes je serre comme un malade et je sens que mes dents sont en train de migrer » et ce, sans avoir pour autant de symptomatologie ATM (musculaire si, mais non invalidante).
Miliau
Oui la nature s’adapte. Le desmodonte permet une adaptation de la position dentaire, les tissus intra-articulaires ont une certaine souplesse. les muscles sont par nature de dimension variable. Mais la forme de la mandibule peut aussi changer…bref tout s’adapte. Jusqu’au moment où les capacités d’adapation sont dépassées et que des signes et symptômes se manifestent.
Une de nos grandes difficultés est que ces signes et symptômes ne touchent pas forcément l’appareil manducateur et qu’une enquête soigneuse doit être faite pour imaginer que l’occlusion (la position mandibulaire) puisse être en cause.
Il y a de très nombreux patients, et non patients, qui ont des signes et symptomes liés aux conditions de fonctionnement de l’OIM.
François