Résultats de l’enquête d’opinion
Notre première enquête en matière de d’implantologie prothétique a recueilli 87 réponses dont nous livrons ici les enseignements.
L’échantillon
Sous réserve que les 87 participants aient correctement coché les items du questionnaire sur leur date de diplôme, la période moyenne du diplôme se situe à la fin des années 80. Nous avons donc un échantillon de praticiens expérimentés qui pratiquent majoritairement la chirurgie et la prothèse implantaire (67,8%) contre 21,8% qui ne pratiquent que la prothèse implantaire.
L’expérience relative des participants est également confirmée par la proportion importante de praticiens qui utilisent régulièrement 3 systèmes implantaires différents.

Chose intéressante, 10,4% des participants à l’enquête ne pratiquent ni la chirurgie, ni la prothèse mais visitent la rubrique, vraisemblablement pour y trouver des informations.
La formation en prothèse implantaire
L’évaluation de la formation initiale aboutit à ce qu’une très grande majorité (81,6%) des participants répondent de manière négative.
Il est alors possible de se demander si ce résultat n’est que la conséquence d’une année de diplôme relativement ancienne, à une époque où la prothèse implantaire n’était pas encore intégrée au cursus des études odontologiques ou bien si l’enseignement plus récent présente encore des lacunes dans ce domaine.

La formation continue en prothèse implantaire
Conséquence d’une formation initiale insatisfaisante, les praticiens recherchent fréquemment des compléments de réponse dans la formation continue à 62% des participants à l’enquête.
Une démarche personnelle de lectures et d’échanges confraternels, associée aux 5,8% de participants qui se tournent vers les laboratoires de prothèses traduit une formation majoritairement informelle, en dehors de tout cadre pédagogique et/ou institutionnel. Se pose alors la question de savoir comment intégrer cette formation dans le DPC.
Les congrès quant à eux réussissent à capter un public plus large que celui attiré par les formations universitaires.
La pratique
Deux tiers des participants à l’enquête réalisent la chirurgie et la prothèse implantaire. Seuls 11,4% des praticiens de notre échantillon ne réalisent que la prothèse implantaire.

Nous avons également demandé aux participants de classer les principaux critères de choix qu’ils font pour leur système implantaire parmi une liste de 6 items : Simplicité – Cout – Fiabilité – Habitude – Marque Française – Image
Les deux principaux critères de choix sont prioritairement la fiabilité suivie de la simplicité, loin devant les autres critères qui sont, par ordre de préférence, le coût, l’habitude, l’image et la marque française.
Pour le choix du mode d’assemblage des prothèses implantaires, le vissage et le scellement arrivent ex-aequo. Ces deux modes d’assemblage cumulent à eux deux 80% des réponses, ce qui confirme leur hégémonie mais qui surprend par leur équilibre parfait.

A la question de la conception des plans de traitement implantaires, on peut considérer que les réponses sont représentatives de la difficulté des cas cliniques que rencontrent les praticiens : 2/3 des cas cliniques sont considérés comme faciles ou assez faciles contre 1/3 de cas cliniques considérés comme difficiles.

Les perspectives
Cette enquête nous a également permis de mieux définir les attentes des lecteurs concernant les futures publications sur ce blog. Nous envisagerons donc dans les semaines qui viennent :
- Des cas simples de prothèse implantaire, pas à pas
- Prothèses vissées versus prothèses scellées
- Les différents types de piliers implantaires, leurs critères de choix et les étapes de laboratoire.
Cette enquête constitue un éclairage ponctuel, imparfait mais intéressant sur les connaissances et les pratiques en implantologie prothétique. Merci à tous ceux et celles qui ont pris le temps d’y participer.
Comments
Cette enquête fait abstraction d’une technique d’assemblage employée par des milliers de confrères à travers le monde, en particulier ceux utilisant la cfao: le collage de couronnes ou bridges tout céramique sur piliers titane ou ti-bases céramisés…
Par assemblage, nous entendions la liaison, en bouche, de la prothèse à l’implant.
La technique que vous décrivez se fait avant l’assemblage proprement dit. Si vous collez en dehors de la bouche (que ce soit au laboratoire ou au cabinet), l’assemblage devra faire intervenir un vissage. Si vous collez une fois le pilier ti-base vissé en bouche (ce dont je doute), cela revient à sceller n’est ce pas?
Il s’agit bien de collage de la prothèse céramique en bouche sur tibase vissé au préalable. Le collage hors bouche ne concerne que les tibases céramisés à l’aide de scanbodis qui suivent ensuite le même protocole intrabuccal.
Il existe une grande différence entre sceller et coller, aussi bien en ce qui concerne les protocoles que les propriétés chimiques et mécaniques. Une colle se gère mieux qu’un ciment au niveau du col dans la mesure où il s’élimine plus franchement et la jonction est plus stable dans le temps sans entrainer les porosités rencontrées avec les ciments.
Il existe aussi naturellement l’option de transvisser en bouche une couronne céramique percée réalisées avec des blocs cfao troués, collée en monobloc sur le tibase en extrabuccal.
L’exemple précédent concerne les couronnes céramiques non percées, conçues en méthode multicouche ainsi que les couronnes céramiques conçues à partir d’une empreinte optique directe du tibase vissé, réalisée en bouche.
Merci Jack pour ces précisions. Tout cela est passionnant… Vous semblez être à la pointe des techniques de laboratoire et de CFAO, mais je me mets à la place d’un confrère peu expérimenté en prothèse implantaire et j’imagine ses difficultés à cerner autant de subtilités techniques.
Notre enquête cherchait à savoir où se situaient les praticiens dans les grandes tendances de la prothèse implantaire. Les techniques que vous décrivez, même si elles présentent des spécificités à propos desquelles je serai ravi de discuter et de publier (avec votre concours si vous le souhaitez) sur ce blog, me semblent malgré tout rentrer dans les catégories « classiques » d’assemblage. Que l’on utilise une colle ou un ciment, il s’agit d’une liaison que l’on pourra qualifier de chimique. Pour la deuxième option que vous décrivez, il s’agit bel et bien de vissage.
Bonjour, le problème est récurrent lorsque l’on utilise le principe de la sur-coulèe. Tout d’abord l’alliage choisi est certainement un alliage avec une grosse part de palladium et donc avec une température de coulée qui est de 1450°. Cette température rentre dans l’intervalle de fusion de l’alliage utilisé pour la fabrication du cylindre en or qui reçoit la coulée:1400°/1490°, résultat risque de déformation de cette pièce au regard de la masse métallique coulée. Vous pouvez ajouter les risques de bavures de coulée du fait de l’expansion thermique du revêtement, plus le risque de micro bulles.
La solution est de supprimer la partie calcinable, d’usiner la partie rétentive du cylindre qui reçoit la sur-coulée afin de la mettre de dépouille, de lubrifier cette partie, de construire la maquette, de la coulée sans les cylindres en alliage, de dégrossir le résultat de la coulée, puis de braser dans un deuxième temps l’armature aux cylindres. Cette méthode de travail apportera l’ assurance d’avoir des cylindres non souillés sur les zones de portages et d’appuis des têtes de vis sans bulles. Voir vidéo sur Youtube Jean Michel Moal.
Bonjour Jean-Michel,
J’ai l’impression que votre commentaire était destiné à un autre post de notre blog, à savoir : « Quand la vis ne descend pas »
Pourriez-vous SVP, en faire un copier-coller et le poster là où vous souhaitiez le faire initialement? Merci.
Si la dernière option faut bien intervenir une technique d’assemblage par vissage, ainsi que je l’avais précisé, la liaison par collage des 2 premières options, prothèse multicouche céramique et couronne non trouée sur pilier titane, même si elle peuvent s’apparenter à un scellement, offrent une différence notable.
Un ciment permet un assemblage surtout mécanique entre 2 pièces comme cela se fait entre 2 briques, exploitant les micro-porosités de leurs surfaces et exigeant un minimum de rétentions physiques. Le collage présente, quant à lui, une vraie liaison chimique, permettant d’assembler 2 pièces ne pouvant offrir que peu de rétentions, sans porosités et avec une structure mono-bloque stable. Leur gestion au moment de la finition et leur comportement dans le temps sont par conséquent différents. Un exemple, en cas de descellement récent, il est très courant de découvrir une odeur de fermentation bactérienne, ce qui est plus rare en cas ce décollement récent car il ne s’agit pas de la même qualité d’étanchéité.
Afin de visualiser des cas concrets d’assemblages de prothèses implantaires cfao par collage ou transvissage, les exemples sont quasi quotidiens sur ce study group réunissant plusieurs centaines de confrères: https://www.facebook.com/groups/342734659137048/
Bonjour Jack,
et merci de partager ce lien vers le groupe Facebook Cerec et prothèse 3D.
J’invite également le lecteur à visiter, sur IDweblogs, le blog d’implantologie numérique de Guillaume Fougerais.
Ces avancées technologiques sont indiscutablement le présent et le futur de la prothèse dentaire et implantaire. Nous aurons mille et une occasions d’en rediscuter sur ce blog ou ailleurs. Laurent Thery a déjà quelques exemples en préparation et nous prévoyons de détailler et iconographier ces conceptions prothétiques.
Pour ma part, concernant les céramiques sur Ti-base je préfère les prothèses implantaires collées au labo et transvissées en bouche. Je reste dubitatif sur le collage directement en bouche, même si je comprends vos arguments :
– le problème de l’élimination des excès me semble rester le même surtout si le profil d’émergence est étroit et haut. A moins d’utiliser un Ti-base céramisé et un épaulement très supra-gingival…
– le collage est effectivement plus performant que le scellement mais, vous le savez, il tolère très mal la pollution humide. Comment gérer sur une molaire mandibulaire par exemple?
Idwblogs est inscrit dans ce study group depuis un certain temps et donc témoin des échecs comme des succès de ces nouvelles technologies. Il était déjà possible de prendre les empreintes des piliers en titane avant que ne se développent ces techniques de céramisation des tibases depuis plus d’une année pour le Cerec.
Les protocoles utilisés en cabinet sur les tibases sont identiques à ceux pratiqués par les laboratoire depuis plus longtemps et d’ailleurs, certains parmi nous utilisent des versions Inlab du Cerec, les mêmes que ceux exploités par les prothésistes, le reste étant une question d’expérience, de sens clinique et esthétique.
Afin d’éliminer l’environnement humide et les zones inaccessibles, la solution idéale est le laser, à condition d’en choisir un performant, capable d’obtenir une hémostase immédiate et de réaliser une gingivoplastie précise et adaptée dégageant parfaitement ces zones sans modifier l’état de surface du titane et en améliorant même celui des zones cervicales des dents naturelles, les rendant propices au collage et à l’entretien. A ce sujet, je vous suggère un second study group ou il est possible de découvrir les possibilités des différents lasers:
https://www.facebook.com/groups/272191802984643/
[…] La première enquête d’opinion que nous avions réalisé sur ce blog d’implantologie prothétique concernait la formation et la pratique en prothèse implantaire. […]