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Les complications implantaires fonctionnelles

Sans l’application rigoureuse de certains principes, l’implantologie peut rapidement tourner au cauchemar.
Les complications en prothèse implantaire peuvent être classées en 3 catégories :

  • Esthétiques
  • Bactériennes
  • Fonctionnelles

Ce post permet de faire le point sur les complications d’origine fonctionnelle et d’établir 3 principes pour les éviter.

Par chance, les complications fonctionnelles les plus fréquentes demeurent sans gravité : descellements, dévissages, sensibilités des dents antagonistes… Ces situations sont certes problématiques mais se solutionnent aisément par une équilibration occlusale.
A côté de cela, il arrive que des complications plus graves surviennent et transforment votre journée de travail en un véritable cauchemar. C’est le cas des fractures de composants implantaires.

Quel est le dénominateur commun à toutes ces complications ? Réponse : Les contraintes mécaniques excessives.

Les contraintes occlusales physiologiques ne sont pas censées provoquer ces complications fonctionnelles. Les contraintes fonctionnelles peuvent devenir excessives pour les trois raisons exposées ci-après.

Surcharge occlusale

Les prothèses implantaires sont conçues de manière à pouvoir supporter les contraintes occlusales physiologiques. Si le patient développe des forces occlusales parafonctionnelles susceptibles de surcharger le système implantaire, il est important de détecter cette tendance au moment de l’établissement du plan de traitement. Le bruxisme vrai est relativement facile à mettre en évidence mais sa prévalence n’est pas nulle (6%). En revanche, le patient peut effectuer des serrements intempestifs (clenching) ou avoir des parafonctions orales nuisibles. Dans ce cas, le test fonctionnel au moyen d’une prothèse implantaire transitoire avant la réalisation de la prothèse d’usage est une option prudente qui permet en même temps de repérer d’éventuelles complications d’ordre esthétique et/ou bactérien.
Sur un patient à risque de surcharge, le réglage des contacts occlusaux (en statique, en cinétique et en dynamique) doit permettre une protection de la restauration lors de la fonction.

Mauvaise adaptation des composants

Il s’agit d’un problème majeur. Si les piliers prothétiques et/ou les armatures implantaires ne s’adaptent pas de manière complète et passive, les forces occlusales, même physiologiques vont se concentrer sur un maillon faible du système. Ce maillon faible peut être soit la vis de pilier, soit la vis de prothèse, soit le ciment de scellement.

Dans les scénarios les plus cauchemardesques, les forces occlusales, mêmes physiologiques, sont transmises à l’implant lui-même et peuvent provoquer une destruction osseuse péri-implantaire, une fracture de l’implant…
En clair : le contrôle de la passivité des prothèses implantaires est essentiel.

Mauvaise conception prothétique

Les forces occlusales, même physiologiques, peuvent surcharger le système implantaire, surtout si la conception de celui-ci est trop fragile. Par exemple : des implants trop étroits, trop courts, des cantilevers trop étendus peuvent produire des complications fonctionnelles s’ils sont utilisés dans les mauvaises situations cliniques.
L’établissement d’un plan de traitement rigoureux et cohérent, associé à une bonne communication entre les membres de l’équipe (chirurgien / praticien prothésiste / laboratoire de prothèse / patient) doivent permettre d’éviter ces problèmes.

Pensez-vous que les restaurations implantaires génèrent moins de complications que les restaurations conventionnelles ?
Informez-vous vos patients des risques de complications lorsque vous présentez une solution implantaire ?

Comments

carton

Les déafut de vissage sont catastrophiques à gérer, surtout quand cela arrive sur des systèmes implantaires que vous ne connaissez pas. pour ma part j’ai eu un patient qui a bénéficié d’implants il y a une quinzaine d’années; des implants dont la production a été stoppée. Le patient avait le premier pilier fracturé (et la vis à l’intérieur aussi). Pour le second implant seule la vis du pilier était fracturée. Autrement dit la prothèse était perdue et les implants devenus inutilisables. Cet échec était du à un problème de vissage, soit mal réalisé, soit par défaut de conception initiale.
Oui vous avez raison le vissage doit être l’objet de toutes notre attention

Guillaume GARDON-MOLLARD

Les fractures que vous décrivez semblent plus liées à un problème de conception du plan de traitement prothétique et de gestion des surcharges qu’à un simple problème de vissage.
Malheureusement la gestion de ce type de complications est très difficiles (et fera probablement l’objet d’un post à venir) et peut effectivement condamner les fixtures. Les praticiens et les fabricants implantaires ne doivent pas se leurrer : les solutions implantaires ne sont pas la panacée. Elles peuvent conduire, si elles ne sont pas mises en oeuvre de manière cohérente et réfléchie, à des échecs retentissant et couteux sur les plans biologiques, psychologiques et financiers.
Comment avez-vous fait face au problème?
Merci de votre témoignage.

carton

J’ai réussi à retrouver de quoi réparer un pilier. Une prothèse unitaire a été récupérée. L’autre implant a été laissé en place sans prothèse. 3 ans plus tard rebelote. Les deux implants (en place de 46 et 47) doivent être enlevés si l’on veut refaire une prothèse implantaire. Il n’y a aucune autre dent absente. Le patient a préféré ne rien refaire dans un premier temps.

Guillaume GARDON-MOLLARD

Les mêmes causes produisant les mêmes effets : Si le fait de replacer la prothèse que vous avez récupéré provoque le même problème, on a donc envie de penser que la conception prothétique et le schéma fonctionnel du patient ne font pas bon ménage. Il faut trouver la cause première du problème. Est-ce le positionnement des implants? Est-ce le schéma fonctionnel du patient (égression de 26 et 27?, parafonctions?, guide antérieur insuffisant?….) qui est en cause? Est ce un manque de précision d’usinage des pièces qui est en cause? Un problème de passivité des armatures prothétique? Ou peut être tout cela à la fois! Car comme en aéronautique : l’accident est toujours une combinaison peu probable d’évènements peu fréquents.
Merci de vos commentaires et de votre partage d’expérience.

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