Les complications implantaires #2
Le cas présenté précédent était celui d’un patient de 77 ans qui présentait une fracture du pilier dans l’implant (photo 1). Le pilier est en titane.

Une solution consiste donc à réaliser un lambeau puis de démonter le col du pilier. Ce col est maté dans la connexion implantaire. Le premier rendez-vous n’a pas permis de démonter le pilier malgré des ultrasons et l’utilisation de tournevis de prothèse. Le but bien entendu est de ne pas abimer le col de l’implant sinon le pilier ultérieur ne sera plus adapté. A ce stade il faudrait déposer l’implant.
Une autre solution est d’utiliser un instrument de dépose de pilier que l’on appelle tourne à gauche. Le vissage de l’instrument dans le col du pilier implantaire est réalisé lors d’un mouvement de dévissage : c’est le principe d’un tourne à gauche. Le dévissage de l’instrument entraine son vissage dans le pilier. Une nouvelle intervention est faite en réalisant un lambeau (photo 2). La difficulté de ce cas est la faible amplitude de l’ouverture buccale. Il est impossible de passer l’instrument et manche du tournevis. Une pince universelle est donc utilisée sur le col de l’instrument pour tenter des manœuvres de dévissage.

L’alternance des ultrasons et du tourne à gauche finissent après une longue séance (pénible pour tout le monde) à démonter le col du pilier coincé dans l’implant (photo 3).

Malheureusement à ce stade, il n’est pas possible de poser la vis de cicatrisation puisque la tête de vis du pilier est toujours coincée dans l’implant. En effet, c’est la partie filetée de la vis du pilier qui est toujours dans l’implant. C’est encore à l’aide du tourne à gauche que cette pièce implantaire est démontée (photo 4). Cette fois l’ensemble des pièces cassées est retiré : le pilier est reconstitué (photo 5). La photo de l’autopsie de la coiffe et du pilier montre les différentes pièces (photo 6).
A ce stade une nouvelle vis de cicatrisation est positionnée. Quelques semaines plus tard, une nouvelle coiffe transvissée est réalisée. Une prothèse controlatérale mandibulaire est bien sûr équilibrée pour assurer un calage occlusal idéal….
Comments
je viens d’avoir le même problème sur un implant Tekka In kone posé en 2010, la différence c’est que la vis est sortie avec la couronne.
Global D (Qui a racheté Tekka) doit m’envoyer une trans métal fine, l’idée étant de couper le morceau cassé et de le sortir aux us.
Je pense qu ‘il y a une indexation de la partie cone morse, un tourne à gauche ne devrait pas marcher ou alors tout casser ?
Photos ci dessous
n.b: en 2010 je cherchai un second systeme implantaire et le cone morse présentait des avantages(Je pose habituellement du nobel replace)
J’ai alors essayé Tekka in kone (le seul cas ..) Anthogyr et Biotech.
Mon choix s’est porté sur Biotech car le commercial était plus présent sur la région.
Je pense que l’avenir nous dira si Biotech est plus fiable, ce que j’espère.
Mais la conclusion est qu ‘il ne faut pas céder aux sirènes de ces entreprises qui sortent des implants « révolutionnaires » et attendre (longtemps) le recul clinique.
Quand on voit le temps passé pour démonter ce genre de pilier, ne vaut il pas mieux payer un peu plus cher des implants reconnus et dormir tranquille ?
les autres photos
suite
avant la fracture
Bonjour merci pour ce commentaire. Le démontage d’un pilier est toujours délicat surtout pour une connexion interne. Chaque type de connexion a, à mon avis, ses avantages et inconvénients voire ses défenseurs ou ses gourous. J’avoue avoir été rarement soumis à ce genre de complications et j’ai gardé ce type de connexion qui présente beaucoup d’avantages cliniques. La connexion Ankylos existe depuis presque 30 ans.